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Commentaire des lectures du 20-9-2020

 Il nʼest pas facile dʼévoquer en langage humain la réalité du “Royaume des cieux”. Cʼest pourquoi Jésus, selon un procédé courant à son époque, use souvent des paraboles.

Cette parabole d’ouvriers agricoles en quête de travail et engagés tout au long de la journée est une sorte de témoignage historique. Elle nous renseigne sur la précarité de l’emploi qui sévissait à l’époque du Christ… “Personne ne nous a embauchés!” Que de fois nous entendons celles et ceux qui cherchent du travail exprimer leur détresse et leur découragement ! L’évangile d’aujourd’hui nous dit que Dieu embauche.

Une étrange logique

Un unique salaire pour tous et la possibilité de cinq heures par semaine ? Quel patron pourrait gérer ainsi son entreprise? Même les syndicats si attachés à l’échelle des salaires s’insurgeraient !
Ne prenons pas Jésus pour un naïf ! Comme toujours dans les paraboles, avec leur côté déroutant pour notre logique, son propos est de nous faire réfléchir à un autre niveau, celui du “Royaume des cieux”. Il veut nous ouvrir l’esprit à la manière d’agir de Dieu dans le domaine qui est le sien. Les maîtres mots de sa logique déconcertante ne sont pas “rentabiliser”, “dégager des profits”, “obéir aux lois du marché”, mais “sauver”, “donner”, “faire vivre” !

Le portrait de Dieu

Le Seigneur ne nous regarde pas avec des yeux d’expert comptable. Il a sa manière à lui d’évaluer ce que nous sommes et ce que nous faisons. “Je suis bon!”, dit le propriétaire du domaine qui n’explique pas autrement son mode de rétribution tout à fait surprenant.
Ne faut-il pas comprendre ici qu’en rigueur de termes, Dieu ne récompense pas selon les résultats et les mérites. On ne mérite pas le Don de Dieu. Seul compte l’engagement pour le Royaume. Chacun doit donner autant qu’il peut. On note en effet dans la parabole qu’aucun des envoyés à la vigne n’a été payé à ne rien faire ! La justice du Royaume n’est pas exclusion mais bonté et gratuité.

Il n’est jamais trop tard

Le maître de la vigne n’attend pas les ouvriers, il va les chercher. “Il sort” (verbe répété quatre fois) du petit matin jusqu’à une heure avant la nuit. Cinq sorties, plus peut-être… Sous ces traits d’un homme en quête inlassable, nous découvrons le visage de Dieu qui nous cherche. Il n’est jamais trop tard pour venir à lui. Il nous embauche et nous envoie à tout moment.
Et si nous sommes parmi les premiers qui ont répondu, il nous reste à faire de la place à ceux que Dieu embauche plus tard que nous mais avec autant de confiance et d’amour : catéchumènes, recommençants, pratiquants occasionnels, chercheurs de Dieu… A leur rencontre, il faut sortir sur les places !

1ère lecture : Is 55, 6-9

Dieu est déroutant. Chez lui, les premiers sont derniers, les pauvres sont heureux, etc. Comment peut-on s’initier à sa logique si particulière ? Le prophète nous indique comment : en le fréquentant.

Ce chapitre du livre d’Isaïe est une invitation à une rencontre personnelle avec Dieu, adressée à ses fidèles par la voix du prophète. Un long extrait en est proposé dans la vigile pascale (5e lecture) et d’autres, plus brefs, ont été lus les 15e et 18e dimanches A. L’invitation abonde en promesses de Dieu pour le bonheur de son peuple.

2e lecture : Ph 1, 20...27a

Saint Paul souhaitait tellement rencontrer le Christ, qu’il était prêt à mourir pour le rejoindre. Mais il acceptait aussi que le Christ lui demande de patienter et de poursuivre son apostolat.

Pendant quatre dimanches nous proclamerons des extraits de la lettre aux chrétiens de la ville de Philippes, une cité importante de Macédoine, où saint Paul avait séjourné pour l’annonce de l’Évangile (Actes 16,12-40; 20,1-6). L’apôtre écrit cette lettre en prison, son sort est incertain: va-t-on le condamner ? Il envisage les deux issues : mourir ou rester en vie. Sa perplexité nous vaut ces magnifiques déclarations où Paul exprime tout ce que représente pour lui la foi en Jésus Christ : “pour moi, vivre, c’est le Christ”. La suite de la lettre au Philippiens contient surtout des exhortations, dans un style souvent plein d’affection pour les destinataires. Seigneur Jésus Christ, nous te bénissons et avec l’apôtre Paul nous confessons : notre vie, notre joie et notre bonheur, c’est toi.

Evangile : Mt 20, 1-16

Dans la grande parabole des vendanges, Dieu nous manifeste l’attention qu’il a pour chaque personne. Aucune ne doit rester “sur le carreau”, il appelle à toute heure à entrer dans sa joie.

On peut lire cette parabole de différentes manières. Certains peuvent s’indigner, au nom de la justice sociale et des conventions collectives entre employeurs et salariés. Mais, comme dans la parabole précédente, si certains propos sont exagérés ou excessifs, c’est pour attirer l’attention sur la leçon à en retenir, un avertissement qui sera répété dans les paraboles des deux dimanches qui suivent. Il s’agit de cette énorme difficulté que la première génération chrétienne a dû surmonter, la rivalité entre les premiers destinataires du salut, les compatriotes de Jésus et des apôtres, qui ont refusé la conversion, et les païens, qui ont accepté avec empressement la Bonne Nouvelle et la conversion. Les premiers ont porté le lourd fardeau de la Loi et de ses observances et ils voyaient d’un mauvais œil ces derniers venus de païens, dispensés de la Loi, recevoir le même salaire qu’eux.

On peut aussi lire la parabole d’une autre manière, en comparant ces vendanges à une grande fête, où chacun arrive quand il peut. Certains ont été retenus contre leur gré et ont bien du retard. Ceux qui sont là depuis e début ont commencé les préparatifs dans une ambiance de fête. Dans un tel climat, il n’y a pas de place pour l’envie et chacun se réjouit de voir arriver à la dernière minute celui qu’on n’attendait plus. 

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