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Ce dimanche 31 mars, nous passons à l'heure à l'heure d'été.
N'oubliez pas d'avancer vos montres et pendules !
L'EDITO de notre curé:

Vous avez dit religion(s) ?

Pâques est l’occasion de retrouvailles familiales et de quelques dégustations autour de l’omelette, de l’agneau ou du chocolat.

Les chroniqueurs de nos télévisions et radios aborderont ces thèmes printaniers avec gourmandise et reportages à la clé. Pour l’omelette, ils diront qu’elle se fait avec des œufs (pas en chocolat, ceux-là étant réservés aux jardins où les cloches les déposent pour les enfants, à leur retour de Rome !), mais diront-ils que l’œuf représente le tombeau d’où Jésus sort vivant, comme le poussin de sa coquille ? Et diront-ils que les cloches ne vont pas à Rome, mais qu’elles se taisent dans nos clochers, en signe de deuil, du Jeudi-Saint à la Vigile pascale ? Quant à l’agneau, s’il leur fera évoquer la situation difficile des agriculteurs, diront-ils de lui qu’il est le symbole de Jésus qui se laisse conduire à l’abattoir de la croix alors qu’il est innocent ? Broyé comme la fève de cacao sous la torture, il subit la mort et connaît, trois jours après, la métamorphose de la résurrection : printemps éternel.

Nous sommes habitués au fait que les chroniqueurs parlent des effets des fêtes religieuses sans dire mot de leur cause. Cela relève de la sphère privée, paraît-il… Alors, pour ne pas parler de l’Esprit de vie du Créateur rendu à son Fils pour une Pâques surnaturelle, ils content l’histoire naturelle des créatures et illustrent l’esprit du printemps par les images des papas et de leurs fils fouillant le long des haies à la recherche des œufs en chocolat. Ainsi, nos sens sont stimulés le long des fêtes qui scandent l’année : il y a le veau de Pentecôte, le pont de l’Ascension, le feu d’artifice du 15 août, les sorcières de la veille de Toussaint, le Père Noël et la galette des rois, les crêpes de la Chandeleur, les carnavals pendant tout le Carême, et on remettra le couvert pour l’agneau pascal précédé de son omelette et accompagné de ses chocolats… Après tout ça, nous sommes invités à la diète sans alcool en janvier et à entrer dans le maillot de bain en juin. Je me pose, devant une telle sollicitation des sens, la question du sens.

Certes, l’histoire nous enseigne que la religion a christianisé les rites païens antiques liés aux saisons et à la nature, mais je me demande si nous progressons en paganisant maintenant les rites chrétiens liés à l’éternité et à la surnature ? Il y a presque cent ans, Jacques Maritain écrivait : « L’erreur du monde moderne et de l’intelligence moderne a été de prétendre assurer le règne de la raison sur la nature en refusant le règne de la surnature sur la raison » (in Primauté spirit., 1927, p. 8). Précisons ici que la surnature est ce qui procède de Dieu, ce qui est d’une essence supérieure à la nature.

Mais, la surnature, c’est de la sphère du privé, alors chut… Ayons l’air naturel !

Abbé Lionel Landart

Extrait de l'édito de notre curé dans le dernier numéro de Denak Argian – Tous dans la lumière !
Printemps 2024 Numéro 104
à télécharger et consulter dans son intégralité ici!. 

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