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Commentaire des textes du 26/12

Une famille ouverte sur Dieu par le P. Jean Civelli

C'est le dernier épisode de l’évangile de l’enfance de Jésus. À 1213 ans, les garçons juifs, aujourd’hui encore, font leur barmitsvah, leur entrée officielle dans la communauté. Lors de ce pèlerinage à Jérusalem, Jésus est donc devenu un juif à part entière. Il avait accès à la connaissance de la Loi. Il semble bien, pourtant, qu’il n’avait pas attendu ce moment pour être un familier des Écritures. «Assis au milieu des docteurs de la Loi, il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.»

Mais cet épisode marque une première prise de distance de Jésus par rapport à sa famille humaine. Sa réponse à la remontrance de sa mère est effectivement étonnante : «Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne le saviez-vous pas ? C’est chez mon Père que je dois être.» Marie et Joseph «ne comprirent pas ce qu’il leur disait».

Il y aura d’autres attitudes de Jésus, durant son ministère public, qui peuvent nous paraître choquantes. On dirait qu’il veut éloigner de lui sa famille, à commencer par sa mère. Ce sont d’abord les propres membres de sa famille qui ne le comprennent plus. Ils disaient : «Il a perdu la tête.» Ils cherchent à le faire revenir à la maison. Mais lui déclare : «Qui est ma mère ? Et mes frères ?» Et, promenant son regard sur ceux qui étaient assis en rond autour de lui, il dit : «Voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là m’est un frère et une sœur et une mère.» Nous pouvons, bien sûr, reconnaître que la première à avoir fait la volonté de Dieu, c’est Marie. Mais tout de même, nous pourrions attendre de Jésus une plus grande délicatesse envers les siens !

Il nous faut pourtant prendre en compte cette attitude de Jésus. Il ne renie pas son enracinement humain. À l’homme riche venu lui demander ce qu’il doit faire pour avoir la vie éternelle, Jésus lui citera le commandement de Dieu d’honorer son père et sa mère. Mais Jésus sait très bien que les liens du sang, si fondamentaux soientils, ne sont pas le dernier mot de la vie des hommes. Le dernier mot, c’est l’enracinement dans l’amour du Père. Célébrer la sainte Famille, c’est aussi nous souvenir que toute famille doit être ouverte sur la vraie destinée de ses membres : la participation à la vie de Dieu. Il n’est pas inutile de le rappeler !

1ère Lecture : 1 S 1,20-22.24-28

Lors d'un premier pèlerinage au sanctuaire de Silo, Anne était venue prier le Seigneur pour obtenir un enfant. La voici de retour à Silo pour accomplir la promesse qu'elle avait faite au Seigneur: cet enfant que Dieu lui a donné, elle le lui donne à son tour.

Depuis les débuts Dieu fait appel à des messagers et à des médiateurs pour communiquer ses dons. La façon de les appeler varie. Parfois l'appel passe par les parents, même avant la naissance, comme pour Samuel.

Le parcours des envoyés de Dieu, prophètes, juges ou rois, était marqué par des interventions spéciales, par lesquelles Dieu manifestait que lui-même était à l'origine de leur mission. Dans le cas de Samuel (comme pour Jean-Baptiste), il s'agissait d'une naissance inespérée, si bien que sa mère, Anne, pouvait dire : "Le Seigneur me l'a donné... à mon tour je le donne au Seigneur". Ces interventions providentielles manifestaient la proximité de Dieu et nous révèlent aujourd'hui combien il se soucie de l'humanité, faisant surgir dans son Peuple des envoyés, pour guider, instruire et communiquer sa Parole, tout ce qu'il faut pour nous accueillir dans l'intimité de sa famille.

2e Lecture : 1 Jn 3,1-2.21-24

La famille chrétienne (tout comme la grande famille qu'est l'Église) a sa source et son accomplissement final dans la famille trinitaire du Père, qui fait de nous ses enfants, du Fils, qui apprend comment aimer, et de l'Esprit, que nous donnent le Père et le Fils.

Puisque les enfants ressemblent à leurs parents, Dieu, notre Père, désire que nous lui ressemblions, il veut nous communiquer un esprit et un air de famille. Pour cela il nous donne des instructions, ou commandements.

Comment qualifier les relations que Dieu veut développer avec nous? La difficulté est réelle, car Dieu est invisible. Mais par les prophètes et surtout par son Fils, lui-même se sert de nos expériences humaines les plus fortes pour nommer l'amour dont il nous aime. Ainsi il recourt aux comparaisons de l'amour familial, de la tendresse paternelle et maternelle, de la relation filiale et même des fiançailles et du mariage pour nous révéler l'amour qu'il éprouve pour nous et la réponse qu'il désire susciter en nos cœurs. Les Épîtres de saint Jean ont condensé cette révélation en quelques formules, répétées tant et plus sous divers modes, tellement ce message est central.

Evangile : Lc 2,41-52

Nous entendons la première parole de Jésus que nous connaissions. Alors que Marie lui demande : "Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela?", Jésus répond en se disant l'enfant d'un autre. Son vrai père est Dieu, c'est chez lui qu'il doit être.

Dans le temple, Jésus révèle qu'il est avec son Père. De plus, il fait de nous des temples de Dieu. C'est par cette communion si intense avec nous que Dieu constitue sa Famille. Il entretient ces liens dans la liturgie.

Le Temple tient une grande place dès les premiers chapitres de l'évangile selon saint Luc et ce que l'extrait de ce dimanche proclame, c'est déjà la seconde venue de Jésus dans ce Temple, la première étant celle de la Présentation (2 février). La destination de ce grandiose édifice est révélée par la réponse de Jésus à Marie et Joseph : c'est le lieu où Jésus est chez son Père.

Or ce Temple sera détruit (voir les annonces de la ruine de Jérusalem) et c'est Jésus lui-même qui prendra la relève, par sa passion et sa résurrection, déjà annoncées par les deux visites de Jésus enfant au Temple. En effet, dès les premières pages de l'évangile le mystère de Pâques est présent: la mention des trois jours de recherche et la difficulté de comprendre annoncent la Pâque de Jésus, puisque les disciples l'ont perdu pendant trois jours et qu'ensuite ils eurent tant de mal à comprendre ce qu'il leur disait en expliquant les Écritures.

 

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