17 Septembre 2021
L’esprit de compétition imprègne toutes nos relations humaines : politique, économie, profession, sport. Il peut se muer en esprit de domination. L’Évangile de ce 25e dimanche du temps ordinaire, année B (19 septembre 2021) propose un autre type de relations entre les hommes.
Doit-on subir cet esprit de compétition et de domination comme inhérent à la nature de l’homme ?
Les disciples se disputent les places d’honneur du Royaume qu’ils imaginent aux couleurs de leurs ambitions. Qu’avaient-ils alors compris à la nouveauté apportée par Jésus ? Le Maître leur parle d’abaissement et eux rêvent de monter dans la hiérarchie; il leur annonce la dégradation de la croix, et eux réclament de monter en grade !
Nous aurions tort cependant d’accabler Pierre, Jacques, Jean et les autres, décidément bien ordinaires. Nous ferions mieux de débusquer, dans les replis plus ou moins secrets de notre personnalité et dans nos réactions quotidiennes, la soif de pouvoir qui nous habite, peut-être à notre insu.
Dans nos responsabilités, en famille et même dans nos églises, nous pouvons nous comporter en tyrans ou petits chefs imbus de leurs prérogatives. Il nous arrive d’imposer notre point de vue et de nous complaire dans la servilité d’autrui, en nous adjugeant la première place…
L’apôtre Jacques stigmatise « jalousie et rivalités » et propose aux chrétiens de s’inscrire dans une autre logique faite de « paix, tolérance et compréhension »…
La leçon donnée par Jésus à ses disciples ne nie pas la nécessité de l’autorité. Elle est une contestation radicale du vertige du pouvoir : « Celui qui veut être le premier, qu’il soit le dernier et le serviteur de tous ! » Telle est, en effet, la place que Jésus lui-même a voulu prendre.
Le service est donc une manière nouvelle de « prendre le pouvoir » et d’exercer l’autorité. Sur ce point, les chrétiens ont à faire entendre leur différence, tout spécialement dans l’Église, mais pas uniquement. Sur la base du service, de nouvelles relations s’établissent entre les hommes, et un monde nouveau est en train de naître, loin du climat de violence et de “l’univers impitoyable” dont les médias nous renvoient l’image.
Utopie? Non, signe distinctif et mission prophétique du christianisme. Jésus place un enfant au milieu de ses disciples, un petit au centre du cercle de ceux qui rêvent d’être grands : geste fort et provocateur ; expression d’un renversement des valeurs. La vraie grandeur est dans le service des petits : en eux, Dieu lui-même est accueilli.
Choisi en fonction de l’évangile de ce dimanche, cet extrait de la Sagesse décrit le conflit constant de notre monde, où les forces du mal réagissent de multiples manières contre toute manifestation de la justice et de la vérité.
Prophètes, sages, justes et hommes de bien subissent en tout temps et sous toutes les latitudes des oppositions et des contradictions, qui peuvent aller jusqu’au péché contre l’Esprit, par des remarques aussi perverses que celles rapportées à la fin de cet extrait du livre de la Sagesse.
D’où viennent les conflits dans nos sociétés ? L’apôtre Jacques l’explique très concrètement et montre le chemin de la paix dans cette lettre lue ce 25e dimanche du temps ordinaire, année B (19 septembre 2021).
Cet extrait de l’Épître de Jacques commente l’enseignement de Jésus sur le cœur de l’homme, comme origine des bonnes et des mauvaises intentions et actions.
D’un côté les conflits, les guerres, les violences. De l’autre, paix, tolérance et compréhension. D’un côté la jalousie et de l’autre, la droiture. Nos actions sont le fruit de nos intentions, proches ou lointaines. Comment chaque croyant peut-il bonifier ses intentions ?
La réponse est donnée : se laisser inspirer par la sagesse qui vient de Dieu. Cette sagesse, c’est l’Esprit Saint, qui nous est communiqué de diverses manières, mais surtout par l’écoute de la Parole de Dieu dans nos célébrations.
Dans cet évangile lu le 25e dimanche du temps ordinaire B (19 septembre 2021), Jésus s’intéresse à nos questions sur l’existence humaine et sur les relations sociales et il y répond.
Dans les évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc), la marche de Jésus vers Jérusalem est ponctuée par trois annonces de la Passion, dont la seconde est lue ce dimanche.
Tout l’itinéraire de Jésus est guidé par cette fin ultime, qui est pour nous le commencement de notre propre marche, la Résurrection de Jésus, le grand événement qui modifie toute l’existence humaine, change le cours de l’histoire, transforme les rapports sociaux, etc. Jésus commente cette dernière conséquence dans la suite de l’entretien.
Son propos est renversant, puisqu’il affirme qu’aux yeux de Dieu les premiers sont derniers, et l’inverse. Autant dire que tous nous pouvons être premiers ex aequo devant Dieu, à condition de nous comporter comme Jésus lui-même, qui s’est fait le serviteur de tous. Jésus énonce ensuite une des règles de base de l’Église, non seulement en paroles, mais d’abord en acte : il place un enfant, donc un petit, au milieu du groupe et il explique le sens de ce geste.
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