Commentaire d’Évangile du 14 février 2021

Dimanche 14 février 2021, 5e dimanche du temps ordinaire B. L’évangile de Marc 1,40-45 lu ce dimanche évoque la guérison d’un lépreux. Maladie toujours d’actualité puisque la lèpre atteint encore des millions de personnes dans le monde, surtout en Afrique et en Asie.

Aux temps bibliques et évangéliques, les lépreux étaient des parias, des exclus vivant à l’écart des agglomérations. Le passage du Lévitique lu en première lecture le confirme. La guérison du lépreux par Jésus, telle qu’elle est racontée par l’évangile, prend un singulier relief dans ce contexte.

Jésus le toucha

Les lépreux, «intouchables» par crainte de la contagion, étaient considérés comme des « impurs » au regard de la légalité religieuse, condamnés à une exclusion cultuelle, interdits de Temple et de synagogue. Tout contact avec eux rendait également «impur», au moins pour un temps. Avec leurs «vêtements déchirés», symbole de deuil, ils étaient considérés comme des morts vivants Jésus se laisse approcher par le lépreux ; il «étend la main et le touche». Ce faisant, il enfreint la Loi ; il devient lui-même «impur» On pourrait dire qu’il prend sur lui la lèpre de l’homme, en même temps qu’elle «quitte» celui-ci désormais purifié. Lui-même victime d’un rejet des autorités qui le conduira à la croix, il est «obligé d’éviter les lieux habités». Il prend la «mort» du lépreux en lui donnant la vie. Il lui redonne sa place au milieu des vivants.
Cet évangile nous ouvre les yeux sur nos exclusions. Nous avons parmi nous ceux que nous avons tendance à considérer comme des «pestiférés»:malades du sida, sortis de prison, sans domicile fixe, et gens du voyage parce qu’ils ne vivent pas comme nous. Oserons-nous les «toucher» pour leur venir en aide ?

L’homme fut purifié

Le récit de Marc parle plus de purification que de guérison. D’ailleurs, la Bible considérait la lèpre plus comme une impureté que comme une maladie normale. La nature et les dégâts physiques de ce terrible mal le prédisposaient à être le symbole des atteintes morales et spirituelles de l’être humain.
Rendre saine la chair putréfiée du lépreux devient le signe de l’action salvatrice du Christ venu assainir les profondeurs humaines des maux qui rongent «l’image et la ressemblance» de Dieu. Lui qui proclame «heureux les cœurs purs » (Matthieu 5, 8), il annonce son Royaume où «les lépreux sont purifiés» (Luc 7, 22).
Avec nos lèpres de péché, approchons-nous du Christ ! Supplions-le comme le lépreux de l’évangile! Laissons-nous toucher par celui qui veut et peut nous purifier !
L’Eucharistie est un rite de guérison : «Dis seulement une Parole, et je serai guéri !»

Signes d’Aujourd’hui

1re lecture: Lévitique 13,1-2.45-46

Dimanche 14 février 2021, 6e dimanche du temps ordinaire B. Pour aider à la compréhension de l’évangile de ce dimanche, la première lecture présente la situation des lépreux à cette époque.

La récente Journée mondiale des lépreux a informé sur cette terrible maladie et sur les thérapies actuelles.
Mais au temps de la Bible, on ne connaissait pas de remède à la lèpre ; de plus, on ne savait pas la distinguer d’autres maladies de la peau. Dans le livre du Lévitique, même les moisissures des vêtements (Lévitique13,47-53) et des murs (Lévitique 14,33-53) étaient considérées comme de la lèpre.

Toutes ces affections étaient traitées de la même façon, c’est-à-dire par la mise à l’écart, ce qui faisait du lépreux un paria et un mort ambulant. Parce qu’on considérait la lèpre comme un châtiment divin, la guérison était réservée à Dieu, elle nécessitait une purification et comportait des sacrifices d’expiation (Lévitique14).

Marcel Metzger

2e Lecture: 1 Corinthiens 10,31-11,1

La foi chrétienne doit s’étendre à toute la vie et l’apôtre indique les modèles à suivre pour vivre de cette façon dans ce passage de sa première lettre aux Corinthiens, chapitre 10 lu le 6e dimanche du temps ordinaire B, le 14 février 2021.

Sur notre carte d’identité de chrétiens, la rubrique “Signe particulier” devrait porter la mention “imitateur du Christ”, comme saint Paul nous l’enseigne. En toute chose, Jésus restait en lien avec le Père. À table, en route, à la maison, à la synagogue, dans un endroit désert, avec la foule, avec les disciples, à tout instant il était avec le Père.

Avec Jésus, rien ne peut rester profane, toute la vie est appelée à être sanctifiée par la louange, cette conscience que Dieu nous est partout présent et que par Jésus nous pouvons garder le lien avec lui. Comme le dit l’apôtre Paul, manger, boire, ou n’importe quoi d’autre, nous pouvons tout faire pour la gloire de Dieu. Paul agissait ainsi ; en l’imitant, nous rejoignons le seul modèle, Jésus Christ.

Marcel Metzger

Évangile: Marc 1,40-45

Dans son évangile, Marc fait le récit des actions bienfaisantes de Jésus montre comment le Règne de Dieu s’est établi dans le monde. Cet évangile (Marc 1,40-45) est lu le 6e dimanche du temps ordinaire B, le 14 février 2021

L’évangéliste nous fait assister à l’épiphanie du Règne de Dieu, que Jésus établit et étend dans le monde par la parole et par ces actes significatifs que sont les guérisons.

Celles-ci sont des victoires sur le prince du mal, dont le règne dévastateur est désormais mis définitivement en échec. Les démons le reconnaissent, “ils savent qui il est”. Les hommes, eux, ne voient encore que les guérisons et accourent de partout. Ainsi le lépreux de ce dimanche, dans sa prière, peut tirer argument de ce pouvoir de Jésus, qu’il reconnaît : “Si tu le veux, tu peux me purifier”. Jésus lui imposera ensuite le silence, pour préserver un secret qui ne sera pleinement révélé que par la transfiguration et, surtout, par la résurrection. Pour l’instant, Jésus étend le Règne de Dieu dans l’humanité malade en opérant des guérisons. Pour cela, il va jusqu’à toucher l’intouchable, le lépreux. Marcel Metzger