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Commentaire des lectures du 19 avril 2020

Ce dimanche est celui de la béatitude de la foi : “Heureux ceux qui croient sans avoir vu”, dit Jésus. En faisons-nous partie ? Savons-nous nous montrer heureux de croire ?

1. La première lecture restitue quelques traits caractéristiques de la communauté née de la prédication pascale des apôtres. Tableau stylisé, le texte souligne l’unanimité d’esprit et de cœur de ces chrétiens qui n’ont pas encore rompu les amarres avec Israël. Leur vie est rythmée par l’enseignement de la foi, la communion fraternelle incluant le partage des biens, la fraction du pain et les prières. D’autres signes distinctifs permettent de les reconnaître: des miracles (avant tout des guérisons), la fréquentation du Temple et des repas pris en commun.
2. C’est aussi de signes qu’il est question dans le récit évangélique rapportant la mésaventure de Thomas, l’un des Douze. Comme il n’a pas vu le Ressuscité lors de sa première manifestation aux disciples, Thomas déclare péremptoirement : “Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, si je ne mets mon doigt à l’endroit des clous ni ma main dans son côté, non, je ne croirai pas”. Huit jours plus tard, Jésus se montre une nouvelle fois aux siens. Il dit à Thomas : “Avance ton doigt et regarde mes mains ; avance ta main et mets-la dans mon côté”. L’apôtre s’incline devant l’évidence, mais Jésus lui réplique: “Tu crois parce que tu m’as vu. Heureux ceux qui croient sans avoir vu!” Alors que Thomas, sceptique, réclamait des preuves, Jésus le renvoie aux signes de sa résurrection: sa présence, sa parole et le don de l’Esprit pour la rémission des péchés.
3. On peut noter ici l’insistance de l’évangéliste sur les stigmates de la crucifixion et du coup de lance. L’intention du narrateur est, semble-t-il, de rappeler que c’est Jésus supplicié qui, par delà sa mort, se montre vivant à ses disciples. Entre le Vendredi saint et le matin de Pâques, une continuité existe du fait de Dieu, qui agrée le sacrifice du Serviteur au point de revêtir celui-ci de sa propre vie. Transfiguré dans la lumière de Pâques, le Crucifié nous donne de voir en nos compagnons de route méprisés ou meurtris des ressuscités en puissance. Il se peut d’ailleurs que les crucifiés d’aujourd’hui nous révèlent le mieux, et souvent à leur insu, le sens de la Pâque chrétienne. C’est l’homme des douleurs que Dieu, en le ressuscitant, institue Premier-né de la nouvelle création. En tout cela, nous avons affaire à des signes, jamais à des preuves contraignantes qui nous feraient faire l’économie d’une libre adhésion.

 

1ere lecture : Ac 2,42-47
Dans les premières communautés chrétiennes, tout était-il aussi beau que l’affirme ce passage du Livre des Actes qui s’offre comme un “sommaire” des activités ecclésiales ?
Les premières communautés chrétiennes viennent de recevoir le Souffle saint de Dieu qui leur a fait comprendre que Jésus, celui qu’elles avaient connu et accompagné, était relevé d’entre les morts et qu’il allait venir bientôt dans sa splendeur pour manifester le Royaume de Dieu. Comment alors ne pas être enthousiasmé et se préparer à la venue du Seigneur?On imagine que dans cette ambiance, on puisse facilement mettre tout en commun, partager ses biens, se rendre chaque jour au Temple pour la prière, écouter ceux que Jésus avait choisis. Les tout premiers temps de l’Église ont dû être exceptionnels.
Luc aime à évoquer ces souvenirs, car lorsqu’il écrit les Actes, ces temps s‘éloignent et les chrétiens doivent se rendre à l’évidence que la venue du Seigneur dans sa splendeur n’est peut-être pas pour l’immédiat.Ce résumé est devenu une sorte d’étendard pour ceux qui tout au long de l’histoire de l’Église, ont voulu retrouver et vivre le dynamisme du départ.


2e lecture : 1 P 1,3-9
La première lettre de Pierre était destinée à circuler dans des jeunes communautés chrétiennes dispersées dans les cinq provinces de l’Asie Mineure (la Turquie actuelle). Elle semble développer une catéchèse autour du baptême.

La lettre commence par une grande action de grâce adressée au “Père de Jésus Christ notre Seigneur”. Dieu est béni pour la “renaissance” de ceux qui ont donné leur foi à Jésus. Il y a là probablement une allusion au baptême. Cette renaissance est possible grâce à la résurrection de Jésus Christ. Elle ouvre sur une espérance, sur un héritage. Le Christ est désigné comme “notre Seigneur”.On retrouve les convictions de foi des premières communautés chrétiennes qui attendent pour bientôt la venue du Christ dans sa splendeur. Les épreuves actuelles ne peuvent donc pas durer. Elles permettent seulement de vérifier “la qualité de la foi” de chacun. Aussi, c’est la joie qui doit l’emporter puisque le salut est proche. Cette joie est mentionnée à deux reprises. En attendant l’apôtre insiste sur la foi, cette pleine confiance que l’on donne au Christ ressuscité “sans le voir encore”.

Evangile : Jn 20, 19-31
Les deux récits d’apparition semblent écrits sur un même scénario. Mais leur portée est différente. Le premier a pour but de fonder la mission des disciples. Le second répond à la question: pourquoi ne voit-on pas le Ressuscité s’il est vivant parmi nous ?

On a d’abord l’impression que Jean raconte la même histoire à huit jours d’intervalle. Les portes du lieu où se trouvent les disciples sont verrouillées. Jésus vient et leur adresse un salut de paix. Mais ce même cadre sert deux visées différentes.Dans la première scène, les paroles du Ressuscité s’adressent à l’ensemble des disciples. Jésus envoie ses disciples en mission: “De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie”. Les chrétiens disent ici que la mission n’est pas facultative ; elle est essentielle à l’Église. Les disciples ont reçu cette mission du Ressuscité lui-même. Ils ne l’ont pas inventée pour eux-mêmes. On a ici l’équivalent du récit de la Pentecôte dans les Actes. Pour la mission, les disciples reçoivent l’Esprit ou Souffle saint, la force de Dieu. Avec Pâques s’ouvre le temps de l’Esprit, le temps de l’Église missionnaire. Les disciples annoncent et proposent le salut obtenu par Jésus. La remise des péchés en est le signe.Thomas représente parmi les disciples ceux qui voudraient des preuves tangibles pour croire en la Résurrection de Jésus. Or Jésus est maintenant vivant d’une vie nouvelle, totalement différente de son existence d’avant sa mort. Jésus appartient donc au monde invisible de Dieu et personne ne peut le voir. Les apparitions ont été simplement des signes pour parvenir à la foi en sa résurrection, car les disciples par eux-mêmes, sans ce “coup de pouce” divin, n’auraient jamais pu croire. Mais désormais, et pour ne pas se tromper sur la Résurrection qui n’est pas un simple retour à la vie d’avant, il faut que les apparitions cessent. Les croyants désormais croient sans avoir vu. Le Ressuscité peut être mystérieusement présent à toutes les communautés de tous les territoires et de tous les temps.

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