« PARABOLE DU JUGE QUI SE FAIT PRIER LONGTEMPS »

Ce dimanche tout comme les deux précédents , on lit trois pages de l’évangile propres à saint Luc . Ces textes forment un ensemble homogène et précieux pour mieux comprendre d'abord son « exposé suivi » des événements dont ont été « témoins oculaires » ceux qui ont accompagné Jésus « depuis les origines » de son ministère, ensuite, les faits dont le livre des Actes des Apôtres s'est fait l'écho.En effet ; même le juge sans foi finit par céder aux instances importunes d'une femme sans défense. Et Dieu ? IL exauce les prières de ceux qui l'implorent sans se lasser, dans la foi et la confiance. Mais il intervient à son heure, et d'une manière qui ne correspond toujours à celle qu'on avait souhaitée : son regard porte en effet plus loin et plus profond que celui des hommes qui ont la vue courte.

Puisque la manifestation glorieuse du Christ n'est pas nécessairement pour demain, les chrétiens doivent apprendre à vivre l’Évangile dans le temps où « Dieu fait attendre » les siens . IL leu faut savoir prier avec confiance et persévérance, sûrs que Dieu accomplira son dessein. Ce juge est sans justice,et sans pitié pour les hommes. IL n'a de souci que pour son repos. IL fait partie de ces chefs auprès desquels « la cause de la veuve n'arrive pas ». Tandis que la veuve est dans l 'Écriture une femme démunie, sans défenseur, qu'on tente d'exploiter et dont le juge doit prendre la défense. Si un tel juge sans justice finit par rendre justice, combien plus Dieu ne le fera-t-il pas ! IL attend pour intervenir, ce Dieu lent à la colère qui désire la conversion des méchants.

Ainsi le Dieu juge interviendra sûrement et soudainement. La tradition juive croyait que le jour du jugement serait précédé d'une période d’abandon généralisé de la foi: raison de plus pour que les chrétiens soient sur leurs gardes et restent vigilants.

Abbe Gilles Beranger MABOUNDA

EDITO DU 29 EME DIMANCHE ORDINAIRE C