« MARTHE, MARIE A CHOISI LA MEILLEURE PART »

Ce récit bien connu « fonctionne » comme une parabole. On prendrait spontanément le parti de Marthe en jugeant bien égoïste sa sœur qui la « laisse seule à faire le service ».Ce serait bien mal comprendre la sentence finale qui donne la clé d’interprétation de l'épisode. Une fois de plus, Jésus met ici en garde contre l'envahissement des soucis et de l’inquiétude qui empêche d'écouter la parole, de lui laisser porter du fruit. En effet, reçu dans la maison de deux sœurs, Jésus laisse Marthe faire seule le service, et déclare même que Marie, assise à ses pieds pour l'écouter, a choisi la meilleure part qui ne lui sera pas enlevée.

Les paroles de Jésus ne doivent pas être prises comme faisant peu de cas du zèle de Marthe. Pas d'avantage, bien que cela ait été souvent dit, comme l'énoncé d'un principe qui établirait une hiérarchie entre ce qu'on appelle « action » et « contemplation », entre des vocations et des états de vie religieuse dits « actifs » et « contemplatifs ».IL s'agit ici d'un enseignement valable pour tous et toujours.

« LA PAROLE DE DIEU AU CENTRE DE NOTRE VIE DE FOI »

L 'écoute de la parole dans la foi a et doit garder la priorité absolue. Bien sûr, cela impose des choix, des renoncements. Mais ce n'est pas affaire de répartition du temps, de conflits de devoirs. Sans en négliger ou en mépriser aucun, il est absolument nécessaire de s'asseoir régulièrement aux pieds du Seigneur dans l'attitude du disciple attentif à sa parole, qu'il faut, ensuite , mettre en pratique au milieu des multiples occupations de la vie et du service des autres. Rien, pas même les souffrances ou l'inaction imposée par une incarcération comme les a connues saint Paul, la maladie ou les infirmités ne doit détourner de cet accueil primordial du Seigneur toujours premier servi.

ABBE GILLES BERANGER MABOUNDA

Edito 21 juillet 2019